Les femmes et les filles comptent parmi les personnes les plus affectées par les différentes formes de malnutrition dans le monde. On estime aujourd’hui que plus d’un milliard d’adolescentes et de femmes dans le monde souffrent de sous-nutrition et des effets néfastes de la malnutrition telles que l’émaciation, le retard de croissance, les carences en micronutriments et l’anémie.
En parallèle, les efforts mis en œuvre jusqu’à présent se sont montrés insuffisants pour atteindre les objectifs que s’est fixée la communauté internationale en matière de nutrition à horizon 2025. Les résultats en matière d’anémie, forme de malnutrition représentative des inégalités nutritionnelles entre les femmes et les hommes, sont particulièrement alarmants. L’OMS estime que sans intervention efficace, l’anémie pourrait toucher près d’une femme sur trois dès l’année prochaine.
Non seulement les femmes et les filles ont des besoins nutritionnels spécifiques, mais de surcroît, les inégalités de genre les empêchent d’accéder aux ressources nutritionnelles et aux soins de santé qui leur sont nécessaires. Dès lors, il est essentiel de mettre les femmes et leurs droits au centre de la lutte contre la malnutrition, afin de s’assurer que les politiques renforcent réellement leurs capacités à se nourrir et permettent de lutter efficacement contre les inégalités de genre. De plus, aborder la lutte contre la malnutrition des femmes par le prisme du genre n’est pas seulement un moyen d’améliorer les conditions de vie des femmes, c’est aussi une façon d’agir en faveur de celles des générations futures.
Dans ce contexte, le sommet Nutrition 4 Growth qui se tiendra en France en mars 2025, est une occasion unique de mettre la question du genre au cœur des discussions, et d’encourager la communauté internationale à s’engager pour la nutrition des femmes et des filles, l’affirmation de leurs droits et la réduction des inégalités de genre.
À cette occasion, nous appelons la communtauté internationale à :
- Assurer la prise en compte croisée des problématiques de genre et de malnutrition.
- S’engager pour réduire les inégalités de genre dans tous les domaines et favoriser la progression des droits des femmes.
- Prendre des engagements pour répondre aux besoins nutritionnels spécifiques de toutes les femmes, et pas seulement les mères, et ce dans tous les secteurs (santé, éducation, emploi, agriculture, économie, protection sociale etc.).
- Combler le manque de données disponibles sur la nutrition des femmes afin d’améliorer la compréhension des causes de la malnutrition des femmes.