La santé mondiale est aujourd’hui en péril. Face à la montée des idéologies rétrogrades et des politiques de repli, l’accès aux soins est de plus en plus menacé, tout particulièrement pour les populations les plus vulnérables. L’érosion des financements internationaux, en particulier le retrait brutal des États-Unis de la solidarité sanitaire mondiale, constitue un véritable coup de massue pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Cette situation alarmante met en péril des décennies de progrès et risque d’entraîner une recrudescence incontrôlable des épidémies.
Un combat pour l’égalité et la dignité
La lutte contre ces pandémies ne se résume pas à une question de santé publique, mais bien à un enjeu de justice sociale et de respect des droits humains. Les discriminations systémiques qui touchent les minorités sexuelles, les travailleurs du sexe, les populations incarcérées et les minorités ethniques entravent leur accès aux soins et alimentent la propagation des maladies. Chaque coup porté aux programmes de prévention et de traitement se traduit par des vies perdues.
Des chiffres alarmants : l’inaction tue
Le retrait des financements américains représente une véritable catastrophe sanitaire. En une seule année, on estime que le gel de l’aide financière américaine entraînera :
- Le décès de 1 650 000 personnes vivant avec le VIH qui mourront faute de traitement.
- La mort de 500 000 personnes qui succomberont à l’absence de vaccins.
- Plus de 600 000 personnes supplémentaires perdront la vie à cause de la tuberculose et du paludisme.
Il est de plus estimé que l’ensemble des coupes budgétaires actuelles (au-delà des États-Unis) pourrait causer entre 4,43 et 10,75 millions de nouvelles infections au VIH, et entre 770 000 et 2,93 millions de morts du sida supplémentaires d’ici à 2030. Ces chiffres ne sont que le début d’une spirale infernale si d’autres pays suivaient la tendance au désengagement.
La France face à ses responsabilités
Dans ce contexte, la France a un rôle crucial à jouer. Premier contributeur du Fonds mondial après les Etats-Unis, elle doit maintenir et renforcer son engagement en faveur de la santé mondiale. Le gouvernement français doit prendre des mesures fortes pour garantir un accès universel aux soins et s’opposer à la vague de recul des droits humains.
Un appel à l’action
En cette Journée mondiale de la santé, nous appelons les décideurs français à assumer leurs responsabilités historiques et à affirmer leur leadership dans la lutte contre ces épidémies. Il est impératif de garantir des financements pérennes et d’intensifier le soutien aux organisations communautaires qui, sur le terrain, se battent au quotidien pour que personne ne soit laissé de côté. L’histoire jugera les choix que nous faisons aujourd’hui. La France doit se tenir du bon côté.