La Journée mondiale de la tuberculose est l’occasion de réfléchir sur l’impact qu’aura la Covid-19 sur les progrès effectués dans la lutte contre la tuberculose, et plus largement en santé mondiale.
A l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, nous rappelons l’importance de disposer de systèmes de santé résistants pour prévenir, détecter et traiter efficacement les pandémies – autant celles que nous continuons de combattre que les nouvelles épidémies telles que la Covid-19.
Maladie respiratoire transmissible par l’air, la tuberculose demeure l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières dans le monde. Les personnes touchées par cette maladie feront certainement partie des groupes de populations les plus vulnérables face à l’épidémie de la Covid-19, notamment du fait que leur accès aux services de santé se voit déjà réduit de manière significative en raison de facteurs tels que le statut socioéconomique, les normes de genre, le rejet social, la discrimination ou encore la privatisation systématique des droits. La Covid-19 impacte également déjà la chaîne d’approvisionnement mondiale en médicaments, dont les médicaments contre la tuberculose, ce qui aura des impacts sur les délais de diagnostic et de traitement.
Dans ce cadre, la santé communautaire est cruciale pour le renforcement de la riposte aux deux pandémies : en atteignant et éduquant les populations les plus vulnérables, marginalisées ou criminalisées, les agents de santé communautaires permettent de lever d’importants obstacles liés aux droits humains, au rejet social ou à la discrimination.
En première ligne dans la lutte contre les pandémies, les professionnels de santé jouent un rôle capital pour prévenir, diagnostiquer, traiter et soutenir les personnes affectées par les maladies infectieuses. Il est essentiel qu’ils soient soutenus, protégés et qu’ils disposent de produits médicaux en quantité et qualité adéquates pour répondre efficacement à l’épidémie de la tuberculose ainsi qu’aux nouvelles pandémies.
La Covid-19 gagne également du terrain en Afrique. Dans certaines régions prioritaires de l’aide au développement française comme le Sahel, notamment au Burkina Faso qui compte déjà 75 cas déclarés et trois décès, ce constat est particulièrement alarmant. En effet, la pandémie risque d’affaiblir des systèmes de santé déjà fragiles et d’impacter, par la même occasion, les programmes de traitement des personnes victimes de la tuberculose.
Aujourd’hui plus que jamais, des investissements durables dans la recherche et le développement (R&D) sont indispensables pour garantir de meilleurs détection et dépistage des cas, pour produire des médicaments plus efficaces ainsi que pour développer des vaccins capables de prévenir de la propagation de maladies et résistances aux antibiotiques. Cependant pour lutter efficacement et équitablement contre les pandémies, les produits développés grâce à ces investissements devront être accessibles et abordables pour tou.te.s, y compris les pays pauvres et les populations les plus vulnérables.
Pilier stratégique de la politique d’aide au développement de la France, le renforcement des systèmes de santé est ainsi essentiel pour mettre un terme aux pandémies de la tuberculose et de la Covid-19. En outre, les investissements en faveur de systèmes de santé solides permettront d’améliorer la gestion des stocks de médicaments et d’équipement médical, de renforcer les établissements de santé ainsi que de former les agents de santé, facteurs clés dans la lutte contre ces maladies.