Ce mercredi 8 mars 2023, nous célébrons la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des filles ! L’occasion de faire le point et de rappeler la persistance d’inégalités mondiales entre les femmes et les hommes dans de nombreux domaines, notamment en matière de santé.
A cette occasion, la France publie sa nouvelle stratégie internationale en matière de droits et de santé sexuels et reproductifs (DSSR) jusqu’en 2027. Son lancement est assuré par la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, un portage politique de haut niveau bienvenu qui réaffirme la priorisation de ces enjeux fondamentaux par la France dans le combat contre les inégalités mondiales. Cette nouvelle stratégie, dont nous saluons la portée et l’ambition, entérine la vision progressiste du gouvernement sur ces questions et confirme le passage vers une approche par les droits, un tournant indispensable pour espérer faire progresser de manière effective l’émancipation des femmes et des filles dans le monde entier.
Améliorer les droits des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive est un aspect central de la réalisation de la couverture sanitaire universelle et, plus largement, un enjeu essentiel dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. Or ces trois dernières années, la pandémie de la Covid-19 a eu des répercussions désastreuses sur les progrès réalisés en matière de santé des femmes et des filles. En causant l’interruption des services de santé essentiels partout dans le monde, la pandémie a encore aggravé la situation, comme l’ont rappelé de récentes études du FNUAP ou encore de l’OMS.
Au-delà des conséquences directes de la pandémie, la crise a également entrainé la résurgence de mouvements conservateurs et anti-choix opposés à la réalisation de droits fondamentaux, tels que l’accès à la contraception ou à l’avortement. Face à cette tendance, la France doit user de son leadership à l’international en portant une voix progressiste au sein des instances mondiales et régionales, notamment auprès de ses partenaires européens, ainsi qu’en garantissant une représentation politique de haut niveau sur ces sujets.
Enfin, il est clair qu’aucune avancée concrète sur ces enjeux ne sera possible sans l’allocation de ressources suffisantes. A ce jour, seule une faible partie des financements internationaux est allouée spécifiquement à la santé sexuelle et reproductive. Au niveau national, la France demeure encore à la traîne face à d’autres donateurs champions tels que les Pays-Bas ou le Canada, et ce, malgré l’annonce d’engagements financiers additionnels lors du Forum Génération Égalité en 2021.
Nous appelons à ce que la nouvelle stratégie de la France en santé mondiale et le prochain Comité interministériel sur la coopération internationale et le développement (CICID) permettent de dégager les ressources additionnelles nécessaires à la réalisation de cette stratégie.