EssentiELLES #6
A l’occasion du sommet du Forum Génération Égalité (30 juin-2 juillet), le Président Emmanuel Macron entendait faire prendre un “tournant majeur” au combat pour l’égalité femmes-hommes, le plus gros évènement diplomatique sur ces enjeux depuis la conférence de Pékin il y a 26 ans. Le Forum a notamment marqué le lancement d’un Plan Mondial d’Accélération pour l’égalité femmes-hommes, regroupant un ensemble d’actions ciblées dans les domaines clés en la matière. Au total, c’est environ 40 milliards de dollars qui ont été levés par les acteur.ice.s impliqué.e.s dans le FGE et plus de 1 000 engagements pris en faveur des six thématiques principales du Forum.
Pour la Coalition d’actions Autonomie corporelle et droits et santé sexuels et reproductifs, ce sont 100 millions d’euros supplémentaires qui ont été annoncés par la France pour les 5 prochaines années en faveur de son action à l’international, soit 20 millions d’euros par an. Cet engagement comprend :
- Une contribution de 90 millions d’euros au programme des Nations unies pour la population (FNUAP) pour l‘achat et la distribution de produits contraceptifs et de produits de santé sexuelle et reproductive (Programme UNFPA Supplies).
- Une contribution de 5 millions d’euros en faveur du “Shaping Equitable Market Access for Reproductive Health” (SEMA), un programme innovant pour favoriser un accès équitable aux produits de santé sexuelle et reproductive hébergé par Amref Health Africa.
- Une contribution de 5 millions d’euros à l’Organisation pour le Dialogue en faveur de l’Avortement Sécurisé (ODAS), porté par l’ONG Ipas. Pour le Dr. Rouguiatou Balde, Directrice du Centre ODAS, ce financement permettra ainsi de “catalyser les actions des coalitions locales et régionales visant à promouvoir le mouvement féministe, mais surtout de faire avancer la thematique de la DRSS et l’accès aux services d’avortement securisé comme indiqué dans le protocole de Maputo”. Le centre sera ainsi particulièrement “attentif aux déséquilibres de pouvoir entre les différentes parties prenantes et s’efforcera de les amoindrir en identifiant de nouvelles façons d’amplifier les voix des femmes et des filles dans le cadre de la Coalition d’Action.” explique Jeanne Hefez, conseillère principale en politique et plaidoyer à Ipas.
Par ailleurs, à travers son action bilatérale, mise en œuvre par l’Agence française de développement et complémentaire des engagements multilatéraux, la France consacrera 250 millions d’euros aux droits et à la santé sexuels et reproductifs sur 5 ans. De plus, la France a annoncé le renouvellement de son engagement de 10 millions d’euros annuels pour le Fonds Français Muskoka jusqu’en 2026, afin de faire reculer la mortalité maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest. Enfin, la France portera, en collaboration avec l’OMS et l’ONG « Women in Global Health », une campagne sur l’amélioration de la place des femmes dans le secteur de la santé, qui sera accompagnée d’actions concrètes “pour faire face aux constats de la crise sur les inégalités d’accès aux postes à décisions ou de rémunération” indique un communiqué de presse officiel du gouvernement français.