Malgré une mobilisation internationale accrue ces dernières années, la tuberculose continue d’être l’une des maladies les plus meurtrières de notre temps. Elle représente ainsi la 13e cause de mortalité et la 2e due à une maladie infectieuse dans le monde. En 2021, quelque 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,6 million en sont décédées. Les progrès sont lents : entre 2015 et 2020, la baisse cumulée de l’incidence de la maladie se chiffre à seulement 11 %, soit la moitié de la cible fixée dans la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose. Alors qu’il s’agit d’une maladie que l’on peut prévenir, soigner et guérir, comment expliquer cette absence d’avancées significatives ?
Malgré des avancées notables ces dernières années, les diagnostics, les traitements et les vaccins disponibles à ce jour ne sont toujours pas assez efficaces, rapides et adaptés. Face aux besoins, les financements attribués à la recherche et au développement (R&D) de nouveaux outils continuent d’être en dessous des objectifs internationaux fixés. La pandémie de Covid-19 a pourtant prouvé qu’avec le niveau de mobilisation politique et financier suffisant, le développement et la production accélérée de nouveaux outils médicaux étaient possible grâce aux progrès des technologiques ainsi qu’aux recherches historiques dans ce domaine.
En 2018, les Nations unies avaient organisé une réunion de haut niveau (UNHLM) consacrée à la Tuberculose et insuffler un élan pour que le monde se donne les moyens de mettre un coup d’arrêt à cette maladie. Mais les objectifs, notamment d’investissements dans la R&D, n’ont pas été tenus.
Pour notre série du mois de juin et dans la perspective d’un second UNHLM dédié à la Tuberculose en septembre prochain, nous avons interrogé 3 expert·e·s issu·e·s de la société civile et du monde de la recherche autour de l’importance de renforcer le soutien international en faveur de la R&D pour espérer éradiquer la maladie d’ici 2030.
- Olivier Neyrolles, Chercheur au CNRS et Directeur de l’IPBS-Toulouse
- Lucica Ditiu, Directrice exécutive, Partenariat Stop TB
- Rhéa Lobo, Survivante de la tuberculose extra-pulmonaire et membre du conseil d’administration de Partenariat Stop TB