27 janvier 2015
Succès historique pour la santé infantile,
la France en demi-teinte.
Global Health Advocates et le réseau ACTION saluent les annonces de nouveaux engagements financiers pour l’accès à la vaccination des enfants les plus pauvres de la planète.
Premier événement de la présidence allemande du G7, la conférence de reconstitution des ressources de Gavi à Berlin a réuni de nombreux pays, dont la France, qui se sont engagés à verser 7,539 milliards de dollars sur la période 2016-2020 soit un peu plus que l’objectif visé.
Gavi, l’Alliance du vaccin, est une organisation internationale dont le but est d’améliorer l’accès à la vaccination des enfants les plus pauvres de la planète. Les besoins des pays récipiendaires sont estimés à 7,5 milliards de dollars afin d’assurer que 300 millions d’enfants supplémentaires soient vaccinés d’ici 2020, ce qui permettrait d’éviter jusqu’à 6 millions de décès.
« Aujourd’hui, les dirigeants ont fait preuve d’une vraie solidarité envers les enfants les plus pauvres de la planète. L’épidémie d’Ebola a prouvé au monde que nous devons agir et non réagir pour faire face aux risques sanitaires globaux ; assurer les besoins en matière de vaccination est un des meilleurs investissements possibles » explique Patrick Bertrand, directeur de l’ONG Global Health Advocates, « Même si nous reconnaissons l’effort de la France dans un contexte économique difficile, nous ne pouvons qu’être déçus d’une annonce française en demi-teinte. En 2011, la France s’engageait à donner 100 millions en contribution directe en plus de son engagement à l’lFFIm, aujourd’hui c’est 100 millions sous forme de prêts concessionnels…»
Voici quelques-unes des annonces marquantes des Etats faites à la conférence de reconstitution :
- Les Etats-Unis ont engagé 1 milliard de dollars américains sur quatre ans.
- Le Royaume-Uni a promis 1 milliard de livres supplémentaires pour 2016-2020.
- Le Canada a renforcé sa position de leader pour la santé infantile en contribuant à hauteur de 500 millions de dollars canadiens sur cinq ans et 20 millions additionnels ciblés sur l’Afrique francophone.
- La France a annoncé une contribution additionnelle de 150 millions via l’IFFIm et 100 millions sous forme de prêts concessionnels.
- L’Union Européenne s’est engagée à verser 200 millions d’euros, soit 25 millions de plus que la somme annoncée en 2014.
- L’Australie a promis 250 millions de dollars australiens.
« Maintenant que les annonces ont été faites, il faut que l’argent arrive sur le terrain et qu’il bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin », selon Bruno Rivalan, en charge de la vaccination pour le réseau ACTION. «Chaque année, 22 millions d’enfants n’ont pas accès aux vaccins essentiels. C’est uniquement grâce à une collaboration accrue avec les communautés et la société civile que Gavi et ses partenaires pourront mettre fin à cette inégalité et s’assurer que chaque enfant soit vacciné. »
GHA et son réseau ACTION espèrent que les bailleurs ne s’arrêteront pas là et qu’ils inscriront leur soutien dans un effort plus large et continu envers la santé maternelle et infantile.
«Pour la France, une séance de rattrapage est possible : le gouvernement doit s’engager à pérenniser l’Initiative de Muskoka pour la santé maternelle et infantile lancée pendant le sommet du G8 en juin 2010 et qui prend fin cette année. Une partie de ces fonds doit passer par Gavi et être axée sur l’Afrique francophone, à l’image de ce qu’a annoncé le Canada aujourd’hui » conclut Patrick Bertrand
###
Note aux rédactions
L’IFFIm est un mécanisme de financement fondé sur l’achat d’obligations par les donateurs sur les marchés financiers. Il permet une levée massive et immédiate de fonds pour financer les programmes de vaccination.
L’Initiative de Muskoka a été lancée pendant le sommet du G8 de 2010 et prend fin en 2015. Elle vise à réduire la mortelle néonatale, infantile et maternelle en finançant les interventions clés telles que la vaccination, la planification familiale, la nutrition de base, le traitement des maladies infectieuses.
Global Health Advocates France (GHA) œuvre en France et auprès des institutions européennes pour renforcer le soutien politique et financier afin d’assurer un accès équitable à la santé à travers le monde. GHA promeut des changements politiques pour combattre les risques sanitaires et construire des systèmes de santé pérennes. L’association s’engage depuis plusieurs années dans le projet ACTION.
ACTION est un partenariat international d’associations de plaidoyer de dix pays du Nord et du Sud. ACTION influence les politiques et mobilise les ressources pour lutter contre les maladies de la pauvreté et améliorer l’accès équitable aux services de santé. Les priorités d’ACTION sont l’éradication de la pandémie de tuberculose et la fin des décès infantiles évitables. www.ACTION.org
Contact presse
Bruno Rivalan, 06 26 26 41 17, brivalan@ghadvocates.org