L'enjeu : Accessibilité des soins en zones rurales et reculées
Situé à 1 heure de la capitale, le poste de santé de Rwamagana est un exemple de réussite dans la réponse locale apportée aux défis sanitaires. Tout comme l’Ethiopie, le pays a fait le choix de former des agents de santé communautaire pour une décentralisation des soins sur l’ensemble du territoire. Ces agents sont ensuite capables de gérer à la fois la vaccination, les problématiques de planning familial, la consultation, les soins maternels et infantiles.
L'innovation : L’accès aux soins primaires au niveau communautaire
Afin de couvrir les besoins de santé et une couverture optimale, le gouvernement a mis en place des Agents de Santé Communautaire (ASC), des membres de la communauté qui se portent volontaires pour être formés par le biais d’un programme gouvernemental. Il existe actuellement plus de 58.000 agents de santé dans le pays, situés dans 15 000 villages à travers le Rwanda.
En plus de diagnostiquer le paludisme et de prescrire un traitement, les agents de santé sont formés pour donner les premiers soins, fournir des conseils nutritionnels et aider les femmes à accoucher.
Et cette réponse communautaire a donné des résultats impressionnants. La décentralisation des soins vers les agents de santé mobiles, qui rapprochent les services de santé aux foyers, a permis de décongestionner les hôpitaux. En 2018, la prise en charge locale du paludisme a permis une diminution de 50% des cas de mortalité au niveau national – et le site de Rwamagana a réduit à 0 le nombre de décès liés à cette pandémie. Les solutions apportées sont à la fois traditionnelles – comme la distribution de moustiquaires imprégnées, la pulvérisation dans les maisons, mais également innovantes, notamment à travers la mise en place du service Rapid SMS qui permet une notification immédiate lorsque les stocks de médicaments des centres deviennent critiques.
Fortement implanté dans la communauté, ce centre est né d’une association de veuves du génocide, Avega, visant leur réintégration en leur donnant un véritable rôle au sein de la société rwandaise. Les agents de santé obtiennent ainsi plus facilement la confiance de leur communauté, et d’une parole plus libérée autour des sujets de santé. Dans le service prénatal de Rwamagana, 602 femmes ont été reçues l’année dernière, et près de 97% d’entre elles ont eu accès au test du VIH. Depuis le début de l’année, 515 personnes bénéficient du traitement antirétroviral, dont 359 femmes, des résultats très encourageants qu’il faut continuer de renforcer.
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