Alors que le génocide de 1994 a mis le système de santé et l’économie à genou, le Rwanda a su se relever. Il est aujourd’hui érigé en modèle à suivre en raison de sa couverture santé universelle (9 Rwandais sur 10 sont couverts par la mutuelle de santé). Un droit qui a permis de faire reculer la mortalité maternelle et infantile mais aussi allonger l’espérance de vie. Les conditions de ces succès ? Des politiques volontaristes de lutte contre les inégalités d’accès aux soins qui tiennent compte des inégalités sociales, géographiques mais aussi de sexe.
Le Rwanda s’est concentré, en premier lieu, sur la prévention et le secteur de la santé primaire en s’appuyant sur les agents de santé communautaire. Le Rwanda a formé plus de 58 000 volontaires, pouvant désormais vacciner les enfants, réaliser le dépistage du paludisme et délivrer le traitement ou encore conseiller les couples sur la contraception. Deux-tiers sont des femmes, à l’image du Parlement rwandais. En parallèle, l’État a investi dans la construction de postes et de centres de santé afin de rapprocher les soins de santé primaire au plus près des populations. « Notre pays compte 510 centres de santé et 50 hôpitaux, ce qui permet à la population de consulter des soignants et trouver leurs médicaments près de chez eux », soulignait le Dr Diane Gashumba, la ministre rwandaise de la Santé, ajoutant que la mutuelle de santé a également incité les malades à être pris en charge plus tôt qu’auparavant. « Grâce à la mutuelle, les patients ne paient plus que 10% des soins. Aujourd’hui aucun rwandais ne renonce à aller à l’hôpital faute d’argent ». Ces actions ont permis au Rwanda de construire des fondations solides pour son système de santé. Si bien qu’ils peuvent désormais investir dans l’innovation, en particulier pour améliorer la distribution des médicaments. Le Rwanda, fait appel à une toute nouvelle méthode de livraison : ce sont des drones qui approvisionnent en moins d’une heure les hôpitaux en produits sanguins et médicaments en fonction de leurs besoins.
Mais ce pays ne s’arrête pas en si bon chemin. Conscient que la croissance économique et le développement de leur pays vont favoriser l’émergence de pathologies chroniques (diabète, hypertension, cancer…), il développe des centres d’excellence pour prendre en charge ces maladies encore peu présentes sur le continent africain (centre de radiologie à Kigali et Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif, IRCAD).