Aujourd’hui, journée mondiale de la pneumonie, nous rappelle une cruelle contradiction. Alors que nous possédons tous les outils et moyens nécessaires pour enrayer ce fléau, la pneumonie reste la maladie infectieuse la plus meurtrière de la planète pour les enfants de moins de cinq ans. Près d’un million de jeunes enfants tués par an, une perte dévastatrice pour les populations les plus vulnérables.
Pourtant, des réponses sont à notre portée. L’accès aux vaccins, l’outil le plus efficace dans la lutte contre la pneumonie, a augmenté de manière inédite depuis 2010 grâce à l’action de Gavi, l’alliance du vaccin. En effet, depuis 2010, 54 pays soutenus par Gavi ont introduit les vaccins pneumocoques alors que 230 millions d’enfants ont reçu des vaccins pentavalents en 2014. En poursuivant ses actions, Gavi est donc en bonne voie pour prévenir 600 000 décès potentiels supplémentaires grâce au seul vaccin pneumocoques entre 2016 et 2020.
Mais aucune intervention isolée n’arrivera à enrayer la pneumonie. En réalité, seul un continuum de soins combinant prévention et traitement pourra atteindre cet objectif. C’est une approche globale, comportant, entre autres, l’immunisation, une bonne nutrition, l’hygiène, l’accès à l’eau propre et le traitement qui pourra enfin offrir un meilleur avenir aux enfants vulnérables.
Priorité donc au renforcement des systèmes de santé. L’accès à des soins gratuits et de qualité enclenchera un cycle positif, augmentant la demande et ainsi permettant de prévenir la pneumonie et d’assurer une prise en charge efficace. Pour cela, il faut former le personnel local, renforcer les systèmes communautaires et assurer une collecte de données efficace conjointement avec une action multilatérale et bilatérale forte, pilotée par les pays affectés eux-mêmes.
Pour que la prochaine journée mondiale de la pneumonie soit marquée par des réussites, la France a donc tout son rôle à jouer en maintenant l’aide publique au développement (APD), si cruciale pour les pays vulnérables. Alors que la France a réduit son financement de la santé mondiale à plusieurs reprises ces dernières années, cet investissement dans l’avenir doit être sanctuarisé afin d’aider les pays les plus affectés à apporter une solution cohérente et durable à une maladie meurtrière mais évitable.