Assurer l’accès à une alimentation saine et durable en quantité suffisante, ainsi qu’à la santé nutritionnelle est le meilleur des investissements pour nos sociétés et notre planète.
La nutrition est un levier indispensable pour promouvoir le bon développement des enfants, favoriser l’émancipation des femmes et des filles, tendre vers davantage de justice sociale et économique et œuvrer pour l’ensemble des objectifs de développement durable d’ici 2030. Or à ce jour, la France consacre encore trop peu de financements à la lutte contre la malnutrition, tant pour ses causes directes que indirectes.
Lors du prochain sommet Nutrition for Growth (N4G) en 2025, organisé par la France, il est essentiel d’obtenir des engagements politiques ambitieux et des financements à la hauteur des besoins réels des populations et défis sociétaux. Ce sommet précédera la 78e Assemblée mondiale de la Santé, où les cibles mondiales de nutrition pour 2025 seront réévaluées en vue d’une extension à 2030, alignée sur les Objectifs de Développement Durable. En tant que pays hôte du sommet N4G, la France a l’opportunité et la responsabilité de créer des conditions politiques et financières favorables à un renouvellement ambitieux de ces cibles. Elle doit y parvenir grâce à une diplomatie proactive, et montrer l’exemple : faire de la nutrition, notamment lors des 1000 premiers jours de l’enfance et jusqu’à la fin de l’adolescence, périodes clés pour le développement, une priorité de sa politique de solidarité internationale.
Pour faire du N4G 2025 un succès, voici ce que nos organisations demandent à la France :
- Renouveler et renforcer les engagements financiers à hauteur de 1,5 milliards d’euros d’ici 2030, soit 300 millions d’euros par an à partir de 2025, pour intensifier la lutte contre la malnutrition
- Sur la période 2025-2030, consacrer minimum 20% des financements annuels pour la nutrition (soit 60 millions d’euros) à la mise en œuvre d’activités spécifiques à la nutrition telles que définies par le Lancet, qui améliorent directement la prévention, la détection et le traitement de la malnutrition dans les pays avec un taux d’insécurité nutritionnelle élevé
- Sur la période 2025-2030, consacrer minimum 80% des financements annuels pour la nutrition (soit 240 millions d’euros) à la mise en œuvre d’activités sensibles à la nutrition, qui optimisent l’impact de l’APD de la France, pour répondre aux déterminants sous-jacents (changement climatique, inégalités de genre, défaillances des systèmes)
- D’ici à 2030, renforcer la redevabilité et la transparence des financements et programmes français pour la nutrition afin de mieux rendre compte des efforts de la France
- Au Sommet N4G Paris, lors de la déclaration présidentielle, la France doit réaffirmer le besoin d’engagement politique et diplomatique fort de la communauté internationale sur l’anticipation et la réponse aux crises sanitaires et nutritionnelles majeures, afin de prévenir et d’atténuer les risques pour les populations