Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par le COVID19. A l’occasion des 2 ans de la pandémie, nos associations font le diagnostic de sa politique en matière de santé mondiale et de lutte contre les inégalités en santé.
Une mobilisation politique à saluer
Dès son arrivée à la présidence de la République, Emmanuel Macron a fait de la santé mondiale l’une de ses priorités de l’agenda international et s’est engagé à rénover la politique de solidarité internationale et d’y dégager des moyens supplémentaires pour atteindre 0,55% d’ici à 2022 puis 0,7% en 2025. Il fait preuve d’un leadership reconnu et prend des engagements politiques forts que ce soit dans la riposte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme ou dans le lancement de l’initiative ACT-A pour accélérer l’accès équitable aux outils de lutte contre le COVID dans les pays en développement. Lorsque les stocks de vaccins sont monopolisés par les pays riches, y compris la France, Emmanuel Macron est le premier chef d’Etat à appeler aux dons de doses pour soutenir les campagnes de vaccination dans les pays à revenus inférieurs.
La santé : une priorité qui représente moins de 10% de l’aide française
Malgré ces actes forts et au-delà de ses déclarations, les financements ne suivent pas et ne permettent pas de donner corps à ses engagements. L’initiative ACT-A pour laquelle Emmanuel Macron avait annoncé consacrer 1 milliard d’euros ne bénéficiera finalement que de 400 millions. Pour comparaison, les Allemands y contribuent près de 10 fois plus. Au terme de son quinquennat, ce sont moins de 10% de l’APD qui sont consacrés à la santé mondiale. Une priorité qui n’en a que le nom.
Santé mondiale : les lois du marché plus fortes que la volonté politique ?
Le point noir de la gestion de la crise restera celui des inégalités d’accès aux traitements et aux vaccins pour les pays les plus pauvres. Aucunes mesures ambitieuses pour y remédier n’ont été prises : ni levée des brevets, ni pression sur les entreprises pharmaceutiques. Des décisions importantes, soutenues par la communauté scientifique et les ONG à travers le monde, qui auraient permis d’accroître la production de vaccins, d’améliorer la couverture vaccinale tout en soutenant la souveraineté sanitaire des pays africains. Pourtant, malgré des inégalités criantes et malgré des paroles fortes sur les vaccins comme devant être un bien public mondial, force est de constater que la santé continue d’être soumise aux lois du profit et aux intérêts de quelques-uns plutôt que du bien commun.
Monsieur le Candidat : nous vous demandons plus pour la santé mondiale
Il y a deux ans, en s’adressant aux Français·e·s à la veille du confinement, Emmanuel Macron déclarait que la santé n’avait pas de prix et qu’elle devait être placée en dehors des lois du marché. Aujourd’hui, le candidat Macron annonce faire de la santé l’un de ses chantiers prioritaires de sa campagne 2022. Il reste tant à faire.
Nous lui avons adressé une série de questions sur sa vision pour que la France réponde aux défis sanitaires et agisse pour réduire les inégalités en matière de santé